Jean ZAY et la LAICITE aujourd'hui

L’observatoire de la Laïcité de Provence—OLPA est attaché à la liberté de conscience, à l’égalité devant la loi de toutes les options spirituelles, à une même loi pour tous, à la neutralité de l’État et la séparation de la sphère publique et de la sphère
privée.
 
En partenariat avec le Conseil Général des Bouches-du-Rhône (CG 13) et la Mutuelle Assurance des Instituteurs de France (MAIF)
 
l’Observatoire de la Laïcité de Provence (OLPA) organise un Colloque
 
Laïcité, j’écris ton nom...
le samedi 29 septembre 2012, de 10 à 18h
à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH), 5 rue du Château de l’Horloge à AIX-en –Provence
 

Jean ZAY, une figure incontournable en matière de laïcité

Article publié par La Marseillaise le 26 septembre 2012.

“Le moment 1940 : effondrement national et réalités locales”

Parution des Actes du Colloque organisé les 18 et 19 novembre à l’université d’Orléans sur
      
“Le moment 1940 : effondrement national et réalités locales”
       
Le Massilia ,  Le procès Jean ZAY, etc....
 
sous la direction de Pierre Allorant, Noëlline Castagnez et Antoine PROST
 
avec des contributions de
 
Jean-Louis Crémieux-Brilhac,
Robert Franck,
Olivier Loubes,
Jean-Pierre Azéma,
Anette Wieviorka,
Benoit Verny,
Patrick Clastres et
Julian Jackson.

Septembre 2012: Parution du livre: "L'affaire Jean Zay , Une mémoire assassinée"

“L'affaire Jean Zay , Une mémoire assassinée” 

par Gérard Boulanger (**)

Jean Zay ? Ce nom, pourtant familier, n’évoque rien de précis chez la plupart des gens, si ce n’est un collège ou un lycée, plus rarement une rue dans une commune de gauche.

C’est pourtant le nom de celui qui créa le Festival de Cannes, le Musée de l’Homme, le Musée d’Art Moderne, le Musée de la Marine, le Musée de la Découverte. Qui organisa l’Exposition Universelle de 1937, soutint la création de la Cinémathèque Française, rénova la Bibliothèque Nationale et fit restaurer la cathédrale de Reims et le Palais de Versailles. Qui créa le CRNS, mit en place l’obligation scolaire à 14 ans, instaura l’éducation physique et la médecine préventive à l’école, et inventa l’ENA (n’en déplaise à Michel Debré) !...

Jean Zay, qui fut le ministre de l’Éducation Nationale et des Beaux Arts du Front Populaire et dont Léon Blum disait que « tout en lui respirait la noblesse de la pensée, le désintéressement, la loyauté, le courage, l’amour du bien public » est pourtant aujourd’hui une figure oubliée. Il n’est pas tombé dans l’oubli, il y a été poussé par une extrême-droite qui haïssait en lui l’homme de gauche, le ministre réformateur, le républicain anti-pétainiste et, bien sûr, le Juif.

Accusé de désertion en 1940 sous prétexte que, comme Mendès France et Georges Mandel, il avait gagné le Maroc à bord du Massilia pour continuer le combat outre-mer, arrêté, jugé dans un simulacre de procès, diffamé, spolié et emprisonné, Jean Zay fut assassiné par la milice le 20 juin 1944, quinze jours après le débarquement allié en Normandie.

Il avait 40 ans. Ce destin est rendu plus tragique encore par le fait que Jean Zay « n’appartient pas à une mémoire politique dominante » et n’a donc pas été érigé à la Libération en martyr d’une cause quelconque, car il ne portait ni l’estampille gaulliste, ni la communiste ou même la socialiste, ni celle de « déporté », ni celle de « résistant », ni celle, même, de « Juif », ce qui est surprenant de prime abord.

L’essai de Gérard Boulanger explore les causes profondes de cet oubli et de cette injustice, et ressuscite la mémoire du ministre étincelant à qui la France moderne doit tant, mais aussi de l’homme sensible, digne, aimant et courageux que fut Jean Zay.

 

Calmann-Levy  Date de sortie : 3 septembre 2012

(**) Gérard Boulanger:

Avocat au barreau de Bordeaux depuis trente ans, Gérard Boulanger est également président de la Ligue des droits de l'homme de Gironde, ancien président du Syndicat des avocats de France, fondateur et président d'honneur de la confédération Avocats européens démocrates.

Il a publié trois ouvrages de référence sur Maurice Papon :

“Maurice Papon : un technocrate français dans la collaboration” (Seuil, 1993),

“Papon, un intrus dans la République” (Seuil, 1997) et

“Plaidoyer pour quelques Juifs obscurs victimes de Monsieur Papon”, (Calmann-Lévy, 2005).

 

Octobre 2012: Vient de paraître: "Jean ZAY: l'inconnu de la République"

Un nouvel ouvrage consacré à Jean ZAY: 

Congrès national de L'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de La Résistance (ANACR)

L'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de La Résistance (ANACR) a tenu son

 
Congrès national à Lons-le Saunier
 
L'ANACR :
 
Fondée en mars 1945 par l'une des principales composantes des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI), les "Francs-Tireurs et Partisans Français", l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance" (ANACR) a pris ce nom en 1952, s'élargissant à toutes les familles de pensée de la Résistance Intérieure et de la France Libre, à toutes les formes du combat de Résistance, s'inspirant par là de l'unité de la Résistance réalisée au sein du Conseil National de la Résistance (CNR).
En 2006, elle a modifié son nom en Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR)

Depuis plus de 50 ans , l'ANACR qui a compté et compte parmi ses présidents des Résistants éminents tels Vincent Badie, Robert Chambeiron, Jacques Debû-Bridel, colonel Rol-Tanguy, Pierre Sudreau, Louis Terrenoire et Pierre Villon, et parmi son comité d'honneur notamment,
le général Jacques Chaban-Delmas, Jacques Duclos, l'Amiral Muselier, le colonel Passy, Alain Savary et Mgr Théas, a constamment affirmé sa démarche pluraliste de rassemblement de tous les résistants:
-Pour la défense des valeurs patriotiques, démocratiques
et humanistes de la Résistance
-Pour lutter contre les résurgences des idéologies fascistes
et pétainiste, et contre le négationnisme falsificateur.
-Pour la défense de la paix
-Pour la défense des droits matériels et moraux des Résistants,
et tout particulièrement la reconnaissance de leurs services
http://www.anacr.com/htfr/0002.htm

Le plus grand sauvetage mené par un homme pendant l’Holocauste :

Aristides de SOUSA MENDES
Consul du Portugal à Bordeaux en juin 1940
 

Aristides de Sousa Mendes, Le juste de Bordeaux

par José-Alain Fralon

( Livre ) Mollat
1998, 124 p., 14.48 euros,   ISBN : 2909351424

Aristides de Souza Mendes est ce consul du Portugal à Bordeaux en 1940, qui, à l’inverse d’un Maurice Papon, choisit de désobéir à son gouvernement pour sauver milliers de personnes en leur délivrant des visas.

Le Portugal était neutre dans le second conflit mondial, mais son dictateur Salazar interdisait à ses diplomates de délivrer le moindre visa à certaines catégories de demandeurs d’asile, les plus vulnérables dans le contexte de l’époque : les apatrides, les juifs, les Russes… autant d’« indésirables » fuyant les nazis. Bordeaux, en mai-juin 1940 en envahis par des centaines de milliers de réfugiés. Le consul, informé de la situation, se met à délivrer des visas à tour de bras.

« On estime à plus de 30 000 – dont environ 10 000 Juifs - le nombre de personnes ainsi sauvées. Yehuda Bauer, un spécialiste des réfugiés juifs durant la guerre, écrira "ce fut la plus grande action de sauvetage menée par une seule personne pendant l’Holocauste". Celle-ci ne manque pas d’attirer l’attention des supérieurs hiérarchiques du Consul. On le somme d’arrêter la délivrance de visas et le 22 juin 1940 (jour de la capitulation de la France) on dépêche sur place deux fonctionnaires pour le ramener à Lisbonne, sous le prétexte d’assurer sa protection.

Contraint, le Consul gagne Bayonne où il peut voir une énorme foule massée près du consulat portugais. Le "scénario bordelais" se met en place à nouveau : Aristides de Sousa Mendes, bousculant de son imposante stature le vice-consul du lieu, se remet à signer quantités de visas. L’incorrigible diplomate ne s’arrêtera pas là, arrivé au poste frontière d’Hendaye, il rencontre des réfugiés à qui il avait délivrés des visas à Bordeaux. Ceux-ci ne peuvent passer car la frontière a été fermée. Dans une auberge proche, il réclame du papier et "confectionne" de nouveaux visas où apparaissent ces quelques lignes, priant "au nom du gouvernement portugais, les autorités espagnoles de laisser le porteur traverser librement leur territoire", lignes suivies de sa seule signature, puis il entraîne tout ce monde vers un autre petit poste frontière, bien isolé et, miraculeusement, sans téléphone. Le policier espagnol, impressionné par le personnage et ignorant les récentes instructions de Madrid, laissera passer ce groupe de plusieurs centaines de personnes. Le dernier miracle du Consul portugais avait opéré !" (Ilan Braun, extrait d’une page réalisée par Association Mémoire-Yzkor-Morbihan, juillet 2002)

Révoqué par son administration, il meurt dans la misère en 1954. Le 21 février 1961, un arbre est planté en son honneur dans l'allée des Justes à Jérusalem. Il ne sera réhabilité par l’État portugais qu’en… 1987. En 1994, Mário Soarès, président de la République portugaise, dévoile à Bordeaux le buste de son compatriote. Par cette petite biographie, José-Alain Fralon répare un oubli.

« Sous la plume du reporter apparaît dans toute sa désespérance la période troublée de la fin de la "drôle de guerre" et des débuts de la collaboration d'État vue de Bordeaux. Les réfugiés de "nationalité indéfinie" affluent par milliers. Traqués, ne se faisant aucune illusion sur le sort qui les attend s'ils venaient à tomber aux mains des nazis, ils ont tous l'espoir de fuir la France. Comment ? Avec quel visa ? Ce n'est pas le problème du Portugal qui a choisi la neutralité. Les ordres donnés à ses diplomates sont sans appel : pas de visas aux étrangers de nationalité indéfinie et aux Juifs expulsés de leur pays. Aristides de Souza Mendes, né d'une famille riche, nombreuse et très catholique, n'a pas pour habitude de désobéir. Mais "notre père nous a dit qu'il avait entendu une voix, celle de sa conscience ou celle de Dieu, qui lui dictait la conduite à suivre", témoignera plus tard l'un de ses fils. » (extrait d’un article de La République des Lettres, 1998)

« Quand, en septembre 1938, il s’installe à Bordeaux, quai Louis-XVIII, Salazar est devenu dictateur du Portugal. Après la défaite de mai-juin 1940, des milliers de gens venus de Paris, Riga, Varsovie, Anvers... prennent le chemin de l’exode. "Tous fuyaient les barbares dont l’ombre s’étendait maintenant sur toute l’Europe." Pour sauver leur vie ils avaient besoin d’une simple signature sur leur passeport. Un homme, Aristides de Souza Mendes, monarchiste de coeur et père de 14 enfants, va leur en accorder malgré les directives de Salazar. Il dira : "Je donnerai des visas à tout le monde, il n’y a plus de nationalistes, de races, de religions." "Juifs, catholiques, protestants ? On signe ! Apatrides ? On signe ! Russe ? On signe ! Allemand ? On signe ! "Le 8 juillet 1940, Aristides de Souza Mendes rentre dans son pays. Il passe en conseil de discipline. Privé de travail à l’âge de 55 ans, il s’éteint le 3 avril 1954. Les Israéliens se sont souvenus et ont planté un arbre dans l’allée des Justes à Jérusalem le 21 février 1961. Il ne sera réhabilité par son gouvernement que le 24 mai 1987 et il aura fallu plus de cinquante ans pour que Bordeaux se souvienne. » (extrait d’un article de Pierre Lebedel, La Croix, 28 janvier 1999)

( Extrait de:

Exposition à Marseille: “Sauver les enfants, 1938-1945”

Sous le Haut Patronage de

Monsieur François Hollande, Président de la République

A Marseille, Salle du parc du 26ème Centenaire à partir du 15 octobre
Avenue Jules Cantini 13006 Marseille
Renseignements au 04 91 74 32 98 • Métro Castellane

  • Ouvert tous les jours de 10 h à 17h30 sauf le vendredi après-midi et le samedi

L’exposition nationale « Sauver les enfants, 1938-1945 » est présentée à Paris aux Archives nationales et à partir du 15 octobre à Marseille. Comment le sauvetage des enfants juifs a-t-il été rendu possible ? L’exposition, à travers le portrait d’enfants sauvés, évoque les lieux et les acteurs de leur sauvetage.

OSE: oeuvre de secours aux enfants.

Fondée pour apporter une prise en charge médico-sociale aux populations juives défavorisées, l’OSE a mis en place, pendant la Seconde Guerre mondiale, un réseau clandestin grâce auquel plus de 2000 enfants juifs ont été sauvés de la déportation. « Sauver les enfants, 1938-1945 » retrace le parcours de dix enfants sauvés, mettant en lumière les différents acteurs et filières ayant participé au sauvetage. Les rouages, lieux et acteurs du sauvetage des enfants juifs pendant la Seconde guerre mondiale sont évoqués par le biais de ces portraits d’enfants.

Dispositif scénique à Paris et à Marseille

Ces histoires individuelles imbriquées dans la grande Histoire sont racontées dans un espace placé dans l’obscurité. Seules « Dix bougies », représentant dix vies, sont placées au centre de l’espace et l’illuminent. Chaque bougie éclairée de l’intérieur met en valeur, par l’image et le texte placé à sa surface, le témoignage d’un enfant caché et sauvé. Chaque cylindre lumineux évoque aussi l’organisation et les réseaux de l’OSE, ainsi que les aides de toutes sortes, individuelles ou collectives.

Référence:

http://www.ose-france.org/2012/09/sauver-les-enfants-1938-1945-2-octobre-27-novembre-aux-archives-nationales/

 

Mémorial KAZERNE DOSSIN en Belgique : l'antichambre de la mort.

Inauguration officielle le jeudi 29 novembre 2012 à 18h45

 

LE SITE MUSÉAL
 

 

Kazerne Dossin n’est pas un simple site muséal, c’est aussi un ‘lieu de mémoire’. La caserne est indissociablement liée à l’histoire de la Shoah en Belgique.
 
Entre 1942 et 1944, les nazis se sont servis de la caserne comme camp de rassemblement pour y regrouper un maximum de Juifs et de Tsiganes. 25484 Juifs et 352 Tsiganes environ ont été déportés de la caserne à Auschwitz- Birkenau. C’est en ce lieu chargé d’histoire que le musée retrace la persécution des Juifs et des Tsiganes en Belgique.
 
Le projet ‘Donnez-leur un visage’
Depuis 2005, le service de scanning s’est lancé dans la digitalisation des photos venant des dossiers de la Police des Étrangers, aujourd’hui en possession des Archives Générales du Royaume. 19 015 portraits de déportés sont entre-temps disponibles. Un ouvrage en quatre volumes a été publié en 2009 sur la base de ces photos : ‘Mecheln-Auschwitz’.
 
Fin 2012 paraîtra également un livre avec les portraits des déportés du camp de Drancy, dans le Nord de la France. Sur les près de 5900 déportés, 3840 photos retrouvées seront ainsi publiées.
 
NB: Pour représenter l’ “Association Jean ZAY en Provence”, UNE invitation pour deux personnes est disponible sur demande.

Exposition "Des Noms pour mémoire": à Mérindol (Vaucluse)

L'Association Mémoire et Histoire et la Municipalité de Mérindol vous invitent à l'inauguration d'une plaque en mémoire des déportés juifs de Mérindol (1942) qui sera dévoilée le 11 novembre 2012 au cimetière de Mérindol (Vaucluse) au cours des cérémonies commémoratives qui débuteront à 11h et seront suivi d'un pot de l'amitié.
 
L'Association Mémoire et Histoire et la Municipalité de Mérindol vous invitent également à une conférence pour l'inauguration de l'exposition Des Noms pour mémoire en Pays d'Aigues. Soldats, résistants, déportés et victimes civiles de la Guerre 1939-1945 qui aura lieu à à la Maison des associations de Mérindol (rue des écoles) le 8 novembre 2012 à 18h.
 
L'exposition Des Noms pour mémoire restera à Maison des associations de Mérindol du 8 au
14 novembre 2012 (10h-12h / 14h-17h)

Sur la piste des chasseurs de juifs vauclusiens (Isaac Lewendel)

Le journal LA PROVENCE nous informait le 1/4/2012 de la parution  en anglais du livre de notre ami Isaac LEWENDEL

 
"Hunting Down the Jews, Vichy the Nazis and Mafia Collaborators in Provence 1942-1944"
 
 (Sur la piste des chasseurs de juifs vauclusiens) 
 

Il y a quelques semaines, un livre "Hunting Down the Jews, Vichy the Nazis and Mafia Collaborators in Provence 1942-1944" est paru en librairie à New York. Pas encore en France. Il s'agit pourtant de la traduction d'un ouvrage coécrit en français par Isaac Levendel, historien installé aux États-Unis et Bernard Weisz, écrivain, ancien journaliste à l'Humanité qui a quitté Marseille, sa ville natale, pour Avignon, il y a une vingtaine d'années.

Le texte edité par Enigma Books est la somme de longues années d'enquête sur la persécution des juifs à Avignon et dans le Vaucluse que les auteurs réunis par une tragédie commune (lire par ailleurs), ont mené, chacun d'un côté de l'Atlantique avec la même pugnacité. "Un travail de fourmi épuisant que je ne suis pas prêt de recommencer" sourit Bernard Weisz, "juif par tous les bouts", à commencer par sa mère dont la tante, Frosine Mossé, fut arrêtée et déportée avec sa fille Emilienne et son gendre Jacques, le 11 novembre 1943.

Le livre "5761 en Avignon" paraît en 2000

"Avec Levendel, nous ne nous connaissions pas. Mais l'année où son livre "Un hiver en Provence" est sorti, paraissait "Avignon Festival de la mémoire" que j'ai écrit pour montrer combien le Festival de Jean Vilar en 1947 tournait aussi la page de la période d'Occupation. En cela, il m'a amené sur le chemin de cette période." Bernard Weisz entame alors une enquête, toujours dans la parole recueillie, sur la communauté juive d'Avignon. Le livre "5761 en Avignon" paraît en 2000.

Et puis il y a cette plaque commémorative à la synagogue d'Avignon qui l'intrigue. "Je me rends compte qu'il y a des noms qui ne me disent rien. Alors j'essaie d'en savoir plus." Connaissant les recherches d'Isaac Levendel, il prend contact avec lui en 2005. "À partir de là, on a commencé à travailler sur l'identification de ces juifs déportés en Vaucluse."

1 500 juifs recensés

Avec le concours discret mais précieux de sa compagne, Bernard Weisz s'attelle à la tâche : passer au crible ce qui va se révéler comme la principale source d'information menant aux juifs déportés du Vaucluse : les états nominatifs des juifs français et étrangers du département, deux inventaires très précis établis en 1942 puis en 1944, d'après les déclarations spontanées des juifs eux-mêmes, soit environ 1 500 au total. "D'un point de vue émotionnel, cette période a été assez dure pour nous", note Bernard Weisz "car on découvrait là non seulement le nom de ces gens mais leur âge, leur profession...".

Tout aussi méthodiquement, cette fois via Internet, Bernard Weisz recoupe ces noms avec le Mémorial de la déportation des juifs de France à Paris et celui de Yad Vashem à Jérusalem. Il approfondit ses connaissances, à la lumière des rapports préfectoraux, du comité départemental de Libération, des états nominatifs du Gard, des Bouches du Rhône. Tandis qu'Isaac Levendel accède aux archives nationales du Commissariat aux questions juives et aux archives militaires.

Témoignages à chaud

En 2010, Bernard Weisz s'oriente vers les archives pénales provenant des juridictions d'exception mises en place sur Avignon et Nîmes, entre septembre 1944 et juillet 1945 pour juger les faits de collaboration. "On a examiné plus de 400 dossiers de procédure avec des témoignages à chaud de juifs persécutés qui ont éclairé de manière incomparable cette époque" explique-t-il. Fins limiers, ils se muent, et c'est là l'originalité du livre, en véritales traqueurs. "À partir de chaque aspect de la persécution, spoliations, arrestations, déportations, on a tenté de comprendre l'ampleur du mal qui a encerclé les juifs", du responsable de la Légion des combattants de Pétain en passant par la Milice et les Allemands estimés à environ 10 000 dans tout le Vaucluse.

"Ils vont s'adjoindre des auxiliaires recrutés parmi la pègre locale. Ces supplétifs autant intéressés par l'argent et le pouvoir qui ont considérablement freiné la chasse aux juifs même s'il y a eu des rafles programmées." À cette période de la collaboration, les auteurs toujours "au ras du sol des racines de l'histoire" ont consacré un chapitre conséquent "en s'attachant à suivre les persécuteurs, au cours de leur vie criminelle et en les nommant" prévient l'Avignonnais qui semble revenir de loin.

L'écriture du livre s'est achevée fin 2011. Après avoir été soumis à des spécialistes de la période : Serge Klarsfeld qui en signe la préface mais aussi Raymond Aubrac. Le livre est paru aux États-Unis dans la foulée. "Les Américains ont une tradition de l'Holocauste comme de l'histoire immédiate que nous n'avons pas chez nous. Ils sont moins frileux" analyse Bernard Weisz. En attendant l'édition française, la version anglaise est disponible sur www.amazon.fr.

Nathalie VARIN

Les Archives secrètes de Hitler ?

A propos de l’ouverture au public des archives du Service International de Recherches” (I.T.S.), un film diffusé sur CBS en février 2009 titre :

“Revisiting The Horrors Of The Holocaust”

que l’on peut traduire par:
 
 
 
 
Qu’en est-il aujourd’hui ?
 
Le Service International de Recherches s’ouvre à la recherche historique
 
Suite à la Seconde Guerre mondiale, le sort de millions de personnes devait et doit encore être élucidé. Dès 1943, un bureau créé auprès de la Croix-Rouge britannique sur l’initiative du Quartier Général des forces alliées, commence à lancer les recherches.
 
Le Bureau central de recherches qui, depuis le 1er janvier 1948, accomplit sa mission sous la dénomination officielle de « International Tracing Service » (ITS – Service International de Recherches ), laquelle est toujours en vigueur aujourd’hui.
http://www.its-arolsen.org/fr/les-archives/index.html
 
Suite à un nouvel accord entre les États membres de la Commission Internationale et l’ITS, les archives ouvrent leurs portes à la recherche historique en novembre 2007.
 
Les Archives Fédérales reprennent la responsabilité
 
Conformément aux termes des Accords, le CICR nomme un ressortissant suisse au poste de Directeur, lequel est tenu d’agir suivant les instructions du CICR. Jean-Luc Blondel est Directeur de l’ITS depuis janvier 2009. Le CICR se retirera de la direction de l’ITS le 31 décembre 2012. Les Archives fédérales seront alors le nouveau partenaire institutionnel de l’ITS. Le directeur sera nommé directement par la Commission Internationale.
 
 
L’ITS conserve dans ses archives 26 000 mètres linéaires de documents de tout genre. Les archives sont divisées en trois grands domaines principaux détention, travail forcé et personnes déplacées. Une clé donnant accès à ces documents et à la correspondance, c’est le fichier central de noms, classé par ordre phonético-alphabétique, qui comprend plus de 50 millions d’informations sur plus de 17,5 millions de personnes.  
 

Une tâche essentielle – jusqu’à ce jour

La recherche de personnes disparues et de parents proches ayant survécu à la terreur nazie a été pendant longtemps l’activité principale du Service International de Recherches (ITS), après sa fondation à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Ces archives contiennent aussi des listes de convois qui peuvent aider à déduire les morts à partir de la liste de ceux qui ne furent pas immédiatement gazés.

A l’heure actuelle, le travail de recherches à proprement dit ne représente certes plus qu’un faible pourcentage de l’activité de l’ITS. Toutefois, il arrive aujourd’hui encore que des destins puissent être élucidés et des familles réunies.

Le service de recherches traitent les requêtes suivantes :

  • demandes portant sur des personnes persécutées et déportées, ayant disparu pendant la guerre sur le territoire du Troisième Reich ou perdues de vue par leurs familles en début d’après-guerre,
  • demandes émanant ou portant sur des personnes non allemandes, nées entre 1927 et 1949, et s’étant trouvées en tant qu’enfants sur le territoire du Troisième Reich pendant la guerre ou sur le territoire des zones d’occupation après la guerre.
Les survivants et leurs familles, les services administratifs ainsi que les administrateurs de succession ont la possibilité de solliciter des informations en ligne sur le sort de persécutés du régime national-socialiste. Il faut quelques minutes pour remplir le formulaire et l’envoyer. 
 
Ceux de nos adhérents qui ont consulté ce service nous confirment les points suivants:
 
Pour toute consultation, Voici le site de l’ITS  http://www.its-arolsen.org/en/archives/index.html

et l’adresse des bureaux: International Tracing service, Grosse Allee, 5-9, 34454 Arolsen, Germany

En fait ces archives n’ont jamais été cachées et se sont enrichies de nouveaux fonds au cours des années. Pour le public professionnel, ça n’est pas un “scoop”. Beaucoup de membres des familles avaient aussi utilisé les services de l’ITS. Le titre de CBS se veut sensationnaliste ...

Contrairement aux archives françaises dont la limite des consultations était régie par une loi restrictive, les archives de l’ITS ont toujours été officielles, et seules les modalités de classement et d’accès ont pris du temps.

Que ceux dont la famille est concernée n’hésitent pas à les consulter.

La part des cheminots dans la Résistance en PACA

Colloque au Conseil Régional PACA:

Article paru dans La Provence du 22 novembre 2012.