Juin 2014: Orléans se souvient

Le CERCIL communique :

L’Observatoire des Religions et de la Laïcité à BRUXELLES publie un article

"La fusillade au Musée juif de Bruxelles"

La fusillade au Musée juif de Bruxelles : fonctions de l’antisémitisme

Dimanche 1 Juin 2014
 

Nous sommes, ici à Bruxelles, sous le choc de l’opération meurtrière du samedi 24 mai au Musée juif de Belgique, installé dans le paisible quartier bruxellois du Sablon. Et ce à la fois en raison du fait que cette fusillade s’est déroulée dans une ville qui depuis longtemps échappait à toute violence de nature terroriste, et parce que notre Université — en particulier le Centre de recherche qui développe le projet ORELA — entretient depuis de longues années des liens soutenus avec le Musée juif de la capitale belge.

A ce stade de l’enquête, et en l’absence de revendication, rien ne permet de déterminer clairement quels seraient les auteurs ou les commanditaires de ce triple assassinat — même si à l’heure précise où sont écrites ces lignes, un suspect vient d’être arrêté à Marseille. Si la nature antisémite de l’attaque fait peu de doute, les experts convoqués par les médias depuis une semaine se perdent en conjectures quant aux explications les plus plausibles — piste de l’islamisme radical ou piste de l’extrême-droite. Et ce même s’ils ont pour la plupart rejeté d’un revers de la main ce dont certains se sont repus afin de pouvoir sans doute mieux disqualifier l’hypothèse antisémite, à savoir un règlement de comptes visant les services secrets israéliens.

Pourtant, malgré l’absence de revendication, malgré l’opacité presque totale dans laquelle s’est élaborée l’enquête depuis la commission des faits, certains n’ont pas hésité, au mépris des victimes, face aussi au besoin d’explication légitime que ce type d’événement à la symbolique forte suscite, à tirer un profit idéologique de l’attentat de Bruxelles. Leur rhétorique, qu’elle vise à dénaturer l’antisémitisme, voire à le dédouaner ou l’annuler, ou qu’elle vise au contraire à faire accroire que notre société serait gangrénée par la violence antisémite en raison du manque de volonté politique d’y faire face et surtout d’une sorte de complaisance intellectuelle à son endroit, ramène finalement à deux faces d’un même miroir : une banalisation du sens même du discours antisémite et un manque flagrant d’esprit critique, au bénéfice d’un combat idéologique dangereusement polarisé.

Dans ce que l’on ne peut considérer que comme une affligeante opération de disculpation des prêcheurs de haine, le physicien et essayiste d’extrême-gauche Jean Bricmont s’est ainsi empressé d’affranchir la responsabilité des Dieudonné, Alain Soral et autres Laurent Louis du climat d’antisémitisme régnant et surtout de la dédiabolisation nouvelle de la haine des juifs. Et Bricmont, en revanche, de viser plutôt les responsables d’organisations juives qui combattent précisément l’antisémitisme en raison du fait qu’ils attiseraient celui-ci — allant jusqu’à opérer par son analyse une contorsion intellectuelle qui ne mène en réalité qu’à considérer qu’à l’exception d’un acte tel que celui du criminel du Musée juif, il n’y aurait tout bonnement pas d’antisémitisme…

Le 27 mai, l’intellectuel musulman Tariq Ramadan postait quant à lui sur sa page Facebook « officielle » ce court message : « Les deux touristes visés à Bruxelles travaillaient pour les services secrets israéliens selon Le Soir et d’autres sources qui se recoupent. Le gouvernement ne commente pas. Par hasard. S’agit-il d’antisémitisme ou de manoeuvre de diversion quant aux vrais motifs et aux exécutants ? On condamne les assassinats d’innocents et tous les racismes, sans exception, mais il faut aussi cesser de nous prendre pour des imbéciles ». Privilégiant une piste peu vraisemblable, même si on ne pouvait alors l’écarter tout à fait, le maître à penser de beaucoup de fidèles musulmans européens n’hésitait pas, en grossissant la rumeur, à verser dans la théorie du complot, qui connaît à nouveau des jours féconds depuis quelques temps : il s’agirait en effet selon lui d’une diversion. « On nous prend pour des imbéciles » : voilà l’expression qui depuis près de deux siècles fait le lit du discours conspirationniste, en assénant — mur rhétorique ultime sur lequel butte la pensée — que l’explication des maux du monde résiderait dans le fait que ses acteurs essentiels, les citoyens, les gens ordinaires, seraient des polichinelles, abusés par ceux qui les manipulent. Sordide et rouée manipulation intellectuelle de dénoncer ainsi la manipulation en l’opérant soi-même : comme nous l’avions déjà pointé sur ORELA en analysant le discours de Tariq Ramadan au lendemain de l’affaire Mohammed Merah, le penseur genevois affiche un art consommé de faire des victimes des coupables, et inversement.

Dans les colonnes du journal Le Soir, l’historien Joël Kotek produit plutôt l’opération inverse : l’antisémitisme serait partout, les experts patentés le nieraient — « ils ont tout faux » — et personne ne voudrait le voir, « dans un silence qui confine à la névrose sociale et politique », une « névrose » mue par la prédominance de ce qu’il appelle une « culture gauchiste antisioniste ». Sous couvert de discours anti-israélien se redéployerait selon lui l’antisémitisme traditionnel, et la tragique tuerie de Bruxelles serait la démonstration de l’aveuglement foncier de nos responsables politiques et de nos intellectuels à cet égard.

Ici aussi, la banalisation est navrante : s’il est indéniable qu’un certain antisionisme radical — celui de Dieudonné, Soral et consorts notamment — constitue le masque de l’antisémitisme le plus abject ; si on ne peut contester non plus que les clichés antisémites se conjuguent aujourd’hui au discours complotiste et anti-système, sur les réseaux sociaux en particuliers, contribuant à une forme de  « libération de la parole » en matière de judéophobie, bouleversant nos grilles de lecture classiques parce que cet antisémitisme n’est en effet plus le fait exclusif de l’extrême-droite ; si certaines manifestations anti-israéliennes, enfin, ont certes donné lieu aussi à quelques démonstrations de haine anti-juive ou quelques amalgames indécents…, il n’en demeure pas moins que notre société reste pour l’essentiel vigilante face à l’antisémitisme. Lequel n’est pas partout, pas même chez l’ensemble de ceux qui dénoncent la politique israélienne — ils n’y sont qu’une minorité —, voire même chez d’aucuns qui contestent pourtant la légitimité d’un Etat des juifs.

Nombreux sont ceux qui ont établi un lien entre Toulouse et Bruxelles. Les enregistrements de la voix de Mohammed Merah, l’auteur des tueries de Toulouse, captés alors qu’il était assiégé par les forces du Raid, en mars 2012, donnent la mesure des résolutions qu’il avait adoptées : tuer n’importe quel civil français l’aurait fait passer pour un « fou d'Al-Qaïda, (…) juste un terroriste » disait-il… Il voulait dès lors transmettre un autre message, qui « passera mieux » : tuer des juifs donnait selon lui davantage de sens à son action, parce que ces mêmes juifs « tuent des innocents en Palestine ». Autrement dit, non seulement, Mohammed Merah voulait-il accréditer la légitimité qu’il pouvait y avoir à tuer des juifs, mais encore les Français devaient-ils comprendre son geste, pour le motif qu’il évoquait…

L’antisémitisme de Merah ou du tueur de Bruxelles ne puise peut-être pas dans le même fonds idéologique — voire... Mais il est caractéristique d’individus fanatisés, idéologiquement ou religieusement, pour lesquels la vie humaine n’a pas de prix si elle peut servir à universaliser leur discours et leur obsession de pureté, afin de terroriser les uns et de conquérir l’adhésion des autres. Cette dérive radicale est certes justifiée par quelques idéologues méprisables, ou banalisée par d’autres. Cependant, même si les uns et les autres bénéficient d’une audience imméritée et inquiétante, qui ne s’explique que par le vide intellectuel, l’effacement de la pensée critique et la redoutable efficacité communicationnelle d’Internet, rien ne justifie de céder au fantasme selon lequel tous les esprits auraient été pervertis. Et rien ne permet de tracer non plus un lien entre les sentiments de la majorité de la population à l’égard du conflit israélo-palestinien et la violence aveugle qui s’est exercée à Toulouse ou au Musée juif de Bruxelles.

Notre démocratie, depuis soixante ans, s’est construite sur des valeurs qui découlent en grande partie de la lutte contre l’oppression fasciste et le racisme. C’est dire s’il est essentiel de bien nommer les choses, et en particulier l’antisémitisme et le racisme, qui constituent par leur dénonciation un horizon de sens majeur de notre vivre ensemble. Depuis quelques années, certains s’évertuent à entretenir une ambiguïté pernicieuse à ce sujet, voire à dévoyer l’usage de ces mots. Quitte à les dénaturer ou les banaliser. L’antisémitisme, en particulier, n’a pas disparu de nos démocraties, et nombre de tabous tombent aujourd’hui à ce propos, jusqu’à l’écoeurement. Notre zèle démocratique est certainement à l’épreuve. Mais sans doute faut-il demeurer vigilants aussi pour dénoncer à la fois ceux qui le nient et ceux qui font de la dénonciation d’un antisémitisme omniprésent leur fonds de commerce.

Jean-Philippe Schreiber (ULB).

Les ROMS ici aujourd’hui

La Marseillaise 2 juin 2014

"Vous serez toujours là, ici, présents, sur les plages du Débarquement"

Hier 6 juin 2014:  
 

Le président de la République a exprimé la gratitude de la France envers les combattants de toutes les nationalités venus combattre en Normandie, pour la liberté. Retrouvez le discours prononcé à l'occasion des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement, à Ouistreham.

http://www.elysee.fr/videos/quot-vous-serez-toujours-la-ici-presents-sur-les-plages-du-debarquement-quot-dday70/?input-search=&input-type2=&input-date1=&input-date2=&input-theme=#inner-content

18 juin 1940 : L’esprit de résistance

LE MONDE | 22.05.2014 à 16h50 • Mis à jour le 02.06.2014 à 16h08 | Par Michel Lefebvre

 

Quand on évoque le 6 juin 1944, on écrit « Débarquement » avec une majuscule : c’est le seul débarquement qui bénéficie de cet honneur. Celui de Provence, le 15 août, n’a droit qu’a une minuscule, et on l’oublie le plus souvent, alors qu’il a une importance à la fois militaire et symbolique, ne serait-ce que par la présence des Forces françaises libres.

Il y a quelque chose de disproportionné à traiter, d’un côté, de l’immense armada qui, dans le plus grand secret et la nuit noire, fend les flots en direction des plages normandes à l’aube du 6 juin 1944 et, de l’autre, de l’armée des ombres qui, bravant miliciens et nazis, rêve de soulever le peuple pour chasser Pétain et les Allemands dans une insurrection révolutionnaire dont naîtrait une France régénérée.

DES MÉMOIRES SUCCESSIVES

Un homme, le général de Gaulle, incarne cette année 1944. Celui qui a, le 18 juin 1940, lancé un appel à la résistance depuis Londres, qui a réussi à lever des troupes au fin fond de l’Afrique pour prouver au monde que la France était toujours debout les armes à la main, qui a unifié la Résistance sous son autorité en choisissant le héros absolu qu’était Jean Moulin ; qui a tenté et réussi à exister, même modestement, aux côtés de Churchill, Roosevelt et Staline.

Tout, dans son histoire, relève du pari et du culot, de la magie du verbe et de l’habileté manœuvrière, de la conviction folle d’incarner la France. L’apothéose se joue à Paris le 26 août, où de Gaulle a su obtenir une légitimité.

Il y a eu des mémoires successives de la France dans la seconde guerre mondiale. D’abord celle, écrasante, du général de Gaulle magnifiant une France résistante dont il avait été le guide inspiré, avec, comme en miroir, celle des communistes glorifiant le courage de leurs militants qui avaient affronté les Allemands et mené le peuple français à l’insurrection.

Une autre histoire est apparue ensuite, qui montrait une France de Vichy qui devançait les ordres des Allemands dans la déportation des juifs et la répression, et tentait d’expliquer la complexité de l’adhésion des Français au pétainisme.

Aujourd’hui, les travaux des historiens réexplorent les bilans trop victorieux, les insurrections trop nombreuses, les analyses trop simplistes. Ils décrivent une Résistance complexe où agissent Britanniques et Américains, un fossé entre résistants de l’intérieur et résistants de la France libre. Pour toutes ces raisons, nous avons conçu le hors-série sur l’année 1944 sur un mode pluriel : débarquement(s), résistance(s) et libération(s).

15 aout 1944: Exceptionnelle réussite du débarquement de Provence.

“Grâce à une bonne préparation et à l'aide de la résistance intérieure, l'opération "Anvil " offrit aux Alliés, en août 1944, un rapide succès”
 
“Le MONDE”: Article ci-joint paru il y a 20 ans, dans l'édition du 14.08.1994 – commémorant le 50eme anniversaire:
 

François Mitterrand devait présider, dimanche 14 août, à bord du porte-avions " Foch ", en compagnie de quinze chefs d'Etat africains, une revue navale célébrant, de Nice à Toulon, le cinquantième anniversaire du débarquement allié en Provence.

 



'est le 2 juillet 1944 _ seulement six semaines avant l'exécution _ que Winston Churchill finit par bénir l'opération du débarquement en Provence dont le nom de code " Anvil " devint bientôt " Dragoon " pour des raisons de sécurité. Sans doute était-elle programmée depuis longtemps, et son principe acquis lors de la conférence de Téhéran en novembre 1943. Pourtant, jusqu'au dernier moment, et encore le 7 août 1944, le premier ministre britannique tentait une ultime démarche pour que ce débarquement demeure " une menace, une menace seulement ". On a pu se demander si cette obstination n'a pas contribué à un report que, précisément, les résistants français ont maudit, et en particulier ceux du Vercors. On peut s'interroger aussi sur les raisons de cette opposition et se demander pourquoi les Américains ont passé outre.

Au vrai, ceux-ci jugeaient que, depuis deux ans, ils avaient fait suffisamment de concessions aux Britanniques : ils avaient fait passer la lutte contre l'Allemagne avant celle contre le Japon ; avaient accédé à l'idée d'un débarquement en Afrique du Nord, et pas en France comme ils l'eussent souhaité ; en Sicile, ils avaient dû réfréner la tentation de Churchill de débarquer dans les Balkans. Or avant le déclenchement d'" Overlord ", le 6 juin, Churchill avait peur, surtout, que l'exécution d'" Anvil " n'entraîne une certaine dispersion des forces puisqu'il faudrait les soustraire du champ de bataille italien : soit trois divisions américaines, quatre françaises et plus de la moitié de l'aviation.

Or les Américains ne voulaient voir dans ces réticences que les vaticinations d'un vieil homme qui reprenait ses lubies du " flanc mou " de 1915 et se servait de son " expérience " pour conserver la haute main sur l'ensemble des opérations militaires. Déjà à Téhéran en 1943, Churchill avait dit la préférence qu'il accordait à la campagne d'Italie que menait son général favori, Alexander. Staline avait réagi en faisant valoir que le théâtre de la guerre en Italie était extrêmement important pour assurer le mouvement des navires alliés, " mais totalement inapproprié pour asséner des coups directs à l'Allemagne, les Alpes barrant la route vers la frontière du Reich ". Les Soviétiques jugeaient que la bonne combinaison serait la mise à exécution d'" Overlord " dans le nord de la France et une opération auxiliaire dans le Midi _ avec pour objectif la jonction de ces deux forces _, tandis que l'opération en Italie servirait de diversion. Ce débarquement dans le Midi ne serait pas aisé, expliquèrent les militaires. " Personnellement, je prendrais un tel risque ", répondit Staline. Roosevelt était ravi.

Jusque-là les Britanniques avaient pu peser sur les grands choix stratégiques, d'autant qu'en plus de leur expérience ils pouvaient se targuer d'avoir gagné la bataille de l'Afrique, assuré le succès du débarquement au Maroc et porté une bonne partie du poids de la bataille pour l'Italie. Mais tout bascula avec " Overlord ". Certes, pendant les premières semaines, les Anglo-Canadiens assurèrent largement leur part dans le succès du débarquement ; mais bientôt les forces américaines surclassèrent en nombre celles des Britanniques et surtout l'aviation américaine joua un rôle de plus en plus déterminant.

A leur poste respectif, Montgomery et Churchill ressentaient amèrement ce changement.

Le débarquement en Provence ne ferait qu'accentuer ce déséquilibre puisqu'il serait le fait des Américains, d'eux seuls, et des Français qu'ils avaient équipés.

Il se trouvait qu'à cause des retards dus à la résistance de Kesselring " Anvil " n'avait pu se produire aux dates initialement prévues. Il se trouva aussi qu'après ses premiers succès " Overlord " piétina, que le 4 juin les Alliés entraient enfin dans Rome et qu'Alexander jugea qu'on pouvait aller plus loin en substituant à " Anvil " un autre plan : " Armpit ".

L'idée ? Exploiter au maximum le succès italien, pousser l'avance vers Ljubljana et Klagenfurt et menacer Vienne en bénéficiant au passage de l'appui de Tito. Il s'agissait par conséquent de changer le plan initial en accentuant, à côté d'" Overlord ", la menace d'une attaque en Provence, mais en faisant de l'offensive en Italie la véritable opération secondaire principale au sud, et de ne plus la réduire à une diversion.

L'argument était qu'on ne brise pas sciemment les reins d'une armée victorieuse, celle d'Italie, en affaibilissant sa propre capacité offensive. Ainsi pensaient l'Anglais Alexander, commandant en chef, l'Américain Clark et le Français Juin, vainqueur de Cassino.

Le 28 juin, le refus de Marshall et d'Eisenhower fut catégorique. Il n'était pas question de modifier le dispositif prévu ; car, à cette date, Montgomery n'avait toujours pas pris Caen et Cherbourg n'était pas encore entre les mains des Alliés. Or ceux-ci avaient besoin d'urgence d'un grand port et ce ne pouvait être que Marseille : jamais une avance en Italie ne soulagerait " Overlord".

Alors Churchill en appela directement à Roosevelt : il fallait faire preuve " d'imagination ", détruire les chances d'un succès par le Sud serait une absurdité. Mais Roosevelt ne veut rien entendre. Son opinion publique n'accepterait pas qu'on détourne des forces destinées à " Overlord " pour les envoyer dans les Balkans (sic) : il propose... de s'en remettre au jugement de Staline.

Le 2 juillet, Churchill se résigne enfin à accepter " Anvil ". Mais lorsque se produisit la perçée d'Avranches, après le 2 août, il revient à la charge : " Anvil " n'est plus vraiment utile... Il s'adresse au conseiller très écouté du président Roosevelt, Harry Hopkins. Mais sa réponse est encore plus décourageante. " Ce serait une lourde erreur de stratégie [... ] et je pense que la progression d'" Anvil " sera plus rapide que vous ne le pensez [... ]. Les Français se soulèveront et enfonceront un grand nombre d'Allemands, y compris, j'espère Monsieur Laval. "

Never say die... Churchill alla voir Eisenhower, intraitable : il lui fallait un grand port pour ces milliers d'hommes et ce matériel qui arrivait d'Amérique ; non, pas Bordeaux, dont Churchill faisait l'éloge pour rendre " Anvil " inutile mais Marseille qui sera plus aisé à capturer. Alors Churchill céda définitivement et s'organisa pour assister personnellement au succès du débarquement de Provence.

Voyant Roosevelt quelques semaines plus tard, à Québec, Churchill lui fit comprendre qu'il était ulcéré d'avoir dû plier : " Qu'est-ce que vous voulez que je fasse maintenant ? Que je vous donne la patte, comme votre chien ? "

Après coup, on s'est interrogé sur cette obstination, et à l'heure de la guerre froide, on a voulu y voir une prémonition géniale, Churchill voulant intercepter l'avance des Soviétiques en Europe Centrale. Certes, Churchill a bien eu l'idée, à cette date, de créer une zone- tampon entre les Occidentaux et les Soviétiques, mais le projet d'" Armpit " répondait à d'autres objectifs : perpétuer un certain leadership britannique à l'heure où la supériorité américaine devenait insupportable ; Churchill n'eût pas trouvé injuste que ce fussent des forces sous commandement britannique, qui, les premières, entrent à Vienne ou à Berlin.

Dans sa réponse à Churchill, Harry Hopkins avait évoqué l'action de la Résistance française ; de son côté, en juillet, Roosevelt lui avait écrit que les forces françaises d'Italie seraient contrariées de ne pas participer à la libération de leur pays. Ces observations sont à marquer d'un pierre blanche : car, prendre en compte l'action des FFI ou des forces militaires du gouvernement d'Alger était une sorte de première ; certes, il y avait là une manière d'instrumentaliser les Francais pour convaincre Churchill, mais il était clair aussi que l'action des forces françaises en Italie avait frappé d'admiration le commandement anglo-américain qui leur avait rendu hommage en placant le général Juin aux côtés du géneral Clark lors de leur entrée triomphale dans Rome. En outre, l'action de la résistance intérieure avait impressionné également les Anglo-Américains qui apprécièrent hautement, et plus qu'ils n'avaient voulu y croire, autant les renseignements et sabotages qui accompagnèrent " Overlord " que l'action proprement militaire des FFI, en Bretagne notamment.

L'apport que la Résistance intérieure pouvait offrir à un débarquement en Provence devait être d'une ampleur autrement plus considérable, eu égard à l'importance des maquis alpins : n'attendaient-ils pas le moment d'entrer en action depuis plusieurs semaines ? Le commandant en chef de la zone sud-est, le général Zeller, avait précisément quitté Apt le 1 août au soir, vu de Gaulle à Alger, puis, à Naples, le responsable de " Dragoon ", le genéral Patch. Il venait le convaincre d'exploiter au maximum ces forces qui permettraient aux Franco-Américains " de foncer " sur Grenoble. De Lattre de Tassigny était ravi. Toutefois, rapporte Zeller, " ma déception fut grande devant le comportement des officiers de son état major" ; leur " ignorance " des actions de la Résistance trahissait, en effet, un mépris que ne partageaient pas les officiers anglais ou américains, qui, pour leur part, " connaissaient la réalité de cette action ". Au moins Patch et de Lattre y furent-ils sensibles et Zeller leur indiqua l'emplacement de tous les noyaux qui existaient à son départ.

Une triple participation française

De sorte qu'à la différence de ce qui s'était passé pour " Overlord ", où la participation française se limita, pour l'essentiel, à des actions de renseignement et de sabotage, pour " Dragoon " elle fut triple puisqu'elle intervint dans la conception générale de l'opération, qu'elle y engagea la moitié des forces conventionnelles présentes et qu'elle agit, autant qu'il se pût, en coordination avec la résistance. Naturellement, cette participation française ne fut possible que grâce à la puissance des forces américaines qui l'encadrèrent et à une bonne entente qu'on retrouva à tous les niveaux : à côté de l'amiral Hewitt se trouvait l'amiral Lemonnier, Patch à côté de de Lattre ; 2 000 avions et 2 000 navires devaient soutenir cette action à laquelle participèrent 400 000 hommes environ. Le programme était simple : aux Français, Toulon, Marseille et la vallée du Rhône ; aux Américains, la route des Alpes, mais aussi une participation en vallée du Rhône.

Dans leurs plans originels, les Alliés devaient être à Grenoble 60 jours après le débarquement, à Marseille à J+40, à Toulon à J+20. Ils parvinrent à Grenoble à J+7, à Marseille à J+13, à Toulon à J+11. Comment s'explique pareil succès ?

D'abord, les opérations furent bien conçues, et les Alliés surent manifester de l'audace, encore de l'audace. En premier lieu dans le choix de la zone de débarquement, loin des centres de regroupement de l'armée allemande, et en des lieux d'accès peu aisé, où l'ennemi imaginait mal qu'une action d'envergure pût être entreprise. La préparation aérienne et les manoeuvres maritimes avaient été bien menées, les convois partant de Naples, de Corse, d'Alger, de Malte et d'Oran surent simuler un déplacement vers Gênes pour changer brutalement de cap durant la nuit du 14 au 15 août. " Les opérations préliminaires, ensuite, furent un succès : à l'ouest, on réussit à renforçer les flancs de la zone visée, par le contrôle de la batterie du cap Nègre et de la route du littoral. Tandis que les Américains investissaient l'île du Levant et Port-Cros, une heureuse opération aéroportée permit au général Frederick d'occuper Draguignan. Il n'y a qu'à l'est qu'un groupe naval d'assaut échoua, sur un champ de mines. Le 15 août dès 4 h 30 du matin, une division était parachutée dans la région de Muy et bloquait la vallée de l'Argens. Les chasseurs bombardiers intervenaient alors pour couper les routes et les voies ferrées, ainsi que le pont de Villefranche. A 8 heures, c'était le grand débarquement de Cavalaire à Saint-Raphaël où la Résistance était en force. Dès le soir, deux solides têtes de pont étaient tenues à l'ouest et à l'est de Saint-Raphaël.

Dès le 18, De Lattre de Tassigny et de Montsabert se lancent à l'assaut de Toulon et de Marseille. Deux batailles difficiles. Surtout celle de Toulon, un camp puissamment défendu par 25 000 hommes et solidement retranché alors que les Francais ne sont à cette date que 16 000, et sans artillerie lourde. A Marseille, où l'attaque est soutenue par l'insurrection d'une partie de la population sous l'égide du Comité de Libération, les Allemands ont rendu inutilisable une partie du port avant de se rendre : les Français font 35 000 prisonniers.

La deuxième donnée d'un succès si rapide tient à l'action de la Résistance intérieure, dans le Var, la vallée du Rhône ou les Alpes, et qui se conjugue, à Montélimar, avec l'action des forces conventionnelles. Dans le Var, par exemple, on comptabilise ces premiers jours cinquante combats contre les Allemands, sans compter les sabotages. Combats qui furent " sanctionnés ", en outre, par des exécutions collectives de Résistants _ 38 près de le Camp, 12 à la Limatte, etc. Dans les Alpes, l'action des résistants permet aux Américains de progresser sur la route Napoléon " au rythme du retour de l'île d'Elbe ". Au vrai, le général Butler fit d'abord la fine bouche devant ces armées " privées ", mais ils constate qu'elles " aspirent ses troupes " et assurent ses arrières. Ce qui le surprend c'est qu'elles ne sont pas coordonnées ; mais qui connaît les conditions réelles de la vie dans les maquis des Alpes, alors que les Allemands venaient d'anéantir celui du Vercors, sait qu'elles ne pouvaient pas l'être.

Les Allemands se replient les Alliés se rejoignent

Avec le recul se pose d'ailleurs cette question : commandant des FFI du sud-est, le général Zeller pouvait-il mesurer l'étendue du drame qui va suivre, quand, le 23 juillet, il quitte le Vercors, une mitraillette à l'épaule. Il sait que la forteresse va se dissoudre en groupes dispersés, mais quand il arrive à pied dans le sud de la Drôme, il ignore que la moitié d'entre eux se sont déjà fait massacrer : " Mon pessimisme a disparu. " Et c'est de l'optimisme qu'il communique à l'état-major de Patch et de de Lattre, car les résistants des Alpes du Sud ne sont pas pour leur part anéantis : dès lors, une marche forcée vers le nord aurait été possible pour tenter de sauver ceux dont le général Zeller ignorait qu'une partie étaient déjà morts.

Le dernier facteur qui joua en faveur d'un succès rapide fut, certes, le désarroi des Allemands qui attendaient un débarquement plus à l'ouest, voire en Languedoc, mais surtout le fait qu'ils ne disposaient d'aucun soutien aérien satisfaisant. Toutefois, pendant la phase 2 de l'opération " Dragoon ", ce qui avait été un avantage pour les Américains et les Français _ débarquer loin des grands axes de circulation _ devint un handicap car les troupes allemandes avaient leur centre de gravité dans la région de Remoulins et leurs chefs, les généraux Blaskowitz et Wiese, étaient bien placés pour défendre la région entre Avignon et Montélimar. Toutefois, accablés par le nombre et l'aviation, harcelés par la Résistance, démoralisés, ils procédèrent à des replis partiels puis à ce recul général qu'ils obtinrent du Führer le 19 août.

Ce repli se fit brutalement. Il s'étendit à l'ensemble de la " zone libre ", ports exclus. Mais les " bandes " de la Résistance, prêtes à l'action à l'heure du débarquement, saisissent cités et bourgades, coupant la route aux troupes en retraite ; de sorte que, combiné avec la perçée d'Avranches, le débarquement du 15 août _ auquel participèrent tant de troupes coloniales _ donne le signal de la libération du territoire : le 12 septembre, les soldats de de Lattre (" Anvil ") et ceux de Leclerc (" Overlord ") se rejoignaient et s'étreignaient à Montbard, en Côte-d'Or.

Surprise par un recul aussi brusque, divisée sur les méthodes et les objectifs, la Résistance, à Lyon, " manqua " son insurrection : ce furent les troupes de de Lattre, les FFI de l'Ardèche et les survivants du Vercors qui entrèrent au petit matin dans la grande cité qui se réveilla ainsi libre, les Allemands l'ayant évacuée la nuit après avoir fait sauter les ponts. Après un instant de doute, les Lyonnais, en voyant les Français, leur firent un accueil qui confina au délire... Lyon libéré, il se produisit alors un événement inouï. Pour s'intégrer dans les armées victorieuses, on vit affluer une kyrielle d'" officiers naphtaline ". Ainsi dénommés parce qu'attentistes jusque-là, ils sortaient leurs uniformes du placard pour mieux accompagner la victoire. Les autorités militaires accueillirent ces gradés avec chaleur. Mieux, à coup sûr, que ceux qui, loin d'avoir attendu ce jour, descendaient de leurs montagnes, crottés et décimés.

FERRO MARC

L’anniversaire des 20 ans du Collège Jean-ZAY aura lieu le samedi 14 juin 2014 à ROUSSET

La mairie de ROUSSET nous apprend que
l’anniversaire des 20 ans du Collège Jean-ZAY 
 
aura lieu le samedi 14 juin 2014:

Le collège Jean-Zay de Rousset a fêté ses vingt ans ! _

Samedi 14 juin 2014

”Vingt ans, ça se fête !
 
Samedi 14 juin, de 9h à 13h, l’enceinte du collège a accueilli des invités officiels, les familles des élèves, leurs amis et des anciens du collège pour fêter dignementson vingtième anniversaire. 
 
“Guy Versavel, le Principal du collège, en a fait les honneurs à Jean-Louis Canal, Maire de Rousset, Conseiller Régional et Vice-Président Délégué de la Communauté d’Agglomération du Pays d’Aix”
“Après presque vingt ans d’existence sans autre nom que celui de la commune, le collège, qui accueille des élèves de Rousset mais également de Châteauneuf-le-Rouge, Peynier et Puyloubier, avait adopté en janvier dernier celui du «Ministre de l’Intelligence française», comme l’appelait Jean Cassou. Jean-Louis Canal s'est à nouveau félicité de cette dénomination, rappelant que Jean Zay serait accueilli au Panthéon en 2015 et déplorant que les héritiers de ceux qui l'ont lâchement assassiné en 1944 soient aujourd'hui une force politique du pays à part entière.”
 
oOoOoOo
 
Notre Association,
« Association Jean ZAY en Provence – Pédagogie, Mémoire etHistoire »   
qui avait été invitée, était représentée par Marie-Nicole PAYET, membre du bureau, le président étant empêché pour raison de santé.
 
Tout comme le 14 janvier 2014, lors de la cérémonie officielle de dénomination du Collège Jean-Zay, beaucoup se sont cependant encore étonnés de la présence paradoxale de certaines personnes ... 
Et l’on peut rappeler la question déjà posée à l’époque par un journaliste:

La Marseillaise du 19 janvier 2014

Est-ce pour cela que se sont battus les Résistants et les vétérans du Débarquement de Provence... ceux qui témoignent aujourd’hui encore dans ce même Collège Jean-Zay ?

Il y a 70 ans: l'assassinat de Jean ZAY par la milice française

Le 20 juin 1944 :
 

 

Transfert de Jean Zay : le rôle de la milice

Le 20 juin 1944, trois miliciens venus de Vichy sous l'autorité de Maret, Cordier, Develle et Millou, chef du service de la sécurité à Vichy, viennent enlever Jean Zay de la prison de Riom. Ils sont munis d'un ordre de transfert à Melun signé par Baillet, directeur de l'administration pénitentiaire, également milicien, accompagné d'instructions de Clémoz, chef de cabinet de Darnand.

Exécution sommaire

Se faisant passer pour des résistants, les miliciens conduisent Jean Zay, en voiture, dans les bois de Cusset, près de Vichy. Ils le font descendre de voiture. L'un d'eux le matraque, puis Develle l'abat, d'une rafale de mitraillette. Les assassins dépouillent le corps de ses vêtements, lui arrachent son alliance, le jettent dans un ravin, "le Puits du Diable", qu'ils plastiquent pour empêcher toute identification.

Deux chasseurs le découvrent, par hasard, le 22 septembre 1946. Ce sont des restes sans identité qui sont enterrés anonymement à Cusset.

 

 
l'assassinat de Jean ZAY par la milice française
 
Jean Zay, avec Blum, a cristallisé sur sa personne toute la haine hideuse de l’extrême droite qui se déchaîne contre lui du fait d’origines juives et protestantes, à cause de son engagement en franc-maçonnerie et pour la laïcité qu’il promeut, du fait surtout de son républicanisme qu’elle exècre par-dessus-tout.
 
L’extrême droite peut bien éructer, ce sont des hommes de la trempe de Jean Zay qui construisent notre cité. Le crachat de Céline à la face du ministre, dans L’école des cadavres (1938), son « Je vous Zay » contre le « négrite juif Jean Zay », ne souille que son auteur.
 
Jean Zay, l’homme-République, par FLORENT LE BOT
à propos du livre d’Olivier Loubes, Jean Zay. L’inconnu de la République, Armand Colin, 2012, 285 p, 19,80 €
 
Article paru dans L’OURS n°429, juin 2013, page 1.
 
 
Le 16 juillet 1946, Léon-Paul FARGUE écrivait dans Le Monde:
 
" SOUVENIRS ET SOLITUDE " DE JEAN ZAY

LE MONDE | 16.07.1946 à 00h00 • Mis à jour le 16.07.1946 à 00h00 | Léon-Paul FARGUE.

 

Jean Zay était doué de sagesse, de compréhension, d'amitié. Ceux qui l'ont connu ne pourront lire son livre, si dense et si mesuré, si plein, si drôle souvent, si désolé parfois dans les franges, sans accueillir les larmes qui nous accourent aux yeux quand le passé se présente tout vif.

" Souvenirs et solitude " est le livre de l'histoire abracadabrante et honteuse, mais vécue et indéniable à laquelle nous avons tous été mêlés, et lui plus que tout autre, et non pas seulement parce qu'il put la voir venir, d'abord comme avocat, comme député, comme ministre, comme messager de notre culture à l'étranger, mais à tous moments de sa vie frémissante et bien remplie. Rien ne lui était indifférent. Il n'était pas de ceux qui laissent glisser le regard sur les évènements sans s'y arrêter. Il voulait savoir, presque nuit et jour, " où va le monde ", si nous reprenons cette expression qui a tant servi, et à tant de grimauds pour ne rien signifier du tout sous leur plume. Et même l'Histoire connue prend dans sa narration un ton particulier. Elle se montre très étudiée, très consciencieusement suivie. Nous en retrouvons les péripéties sous un éclairage qui leur avait manqué. Et le rendu en est toujours excellent, alerte, scintillant de suc. Qu'il s'agisse de Bergson, du Front populaire, de Léon Blum, de ses propres missions, de la santé même de la République sous les épreuves qu'elle a subies, tout est d'une plume ferme, subtile et pertinente.

Mais les pages qui serrent le plus le cœur de ceux qui se penchent sur les dégâts, les hontes et les assassinats, les tares, les blessures de la France à refaire, les pages les plus chargées de sens profond et d'âme, sont celles qui font voir le détenu dans sa prison, ce sont les méditations de l'homme circonvenu de haine, de celui qu'il fallait avant tout supprimer parce qu'il savait peut-être mieux que d'autres ce qui avait été fait, ce qu'il aurait fallu et ce qu'il faudrait faire, de celui qui avait la mémoire la plus dangereuse et le coup d'œil le moins exposé aux illusions. Il n'est plus, mais son livre demeure, et son souvenir n'est pas de ceux qui abandonnent les cœurs déchirés. Il a été assassiné par la milice le 23 juin 1944 (*), au moment où le jour se laissait deviner au bout du tunnel sanglant, au moment où la liberté allait nous être rendue, où il l'attendait comme nous, plus que nous. Cela ne sortira pas de notre chagrin.

Léon-Paul FARGUE.

(*) en fait le 20 juin 1944. 

CUSSET, CNRS : 70ème anniversaire de la disparition de Jean ZAY

Jean Zay rejoint Jean Perrin au Panthéon

20.06.2014,

À l’occasion du 70e anniversaire de la mort de Jean Zay, retour sur le destin de cet ancien résistant, grand ministre de l’Éducation nationale et artisan, avec Jean Perrin, de la création du CNRS. L’historien Denis Guthleben propose un portrait croisé des deux hommes bientôt réunis au Panthéon.

par

Denis Guthleben, Attaché scientifique au Comité pour l’histoire du CNRS

Denis Guthleben est spécialiste de l’histoire des sciences et de la recherche scientifique, au travers des politiques, des institutions, des acteurs et des programmes qui l’ont...

Lire l'article complet sur la page du CNRS:

 https://lejournal.cnrs.fr/billets/jean-zay-rejoint-jean-perrin-au-pantheon

Jean Perrin a été porté au Panthéon de la nation le 17 novembre 1948. Lorsque Jean Zay y fera son entrée, le 27 mai 2015, deux grandes pensées, deux grands cœurs seront à nouveau réunis.