Opération DRAGOON à J-5: Parachutages dans le Sud

La Provence 11 août 2014

15 août 1944: les plages du débarquement de Provence

Plage de La Nartelle à Sainte-Maxime

“Ne manquez pas la grande revue navale, un défilé naval et aérien,
organisée le 15 août au large de Toulon.
 
Comme en 2004, les bâtiments de guerre longeront les côtes entre le Cap d'Antibes et Toulon.
 
Le porte-avions Charles de Gaulle, avec le Président et ses invités à bord, sera au mouillage à Toulon et les navires de guerre viendront le saluer.”
 
 
Les plages du débarquement :
 
“ 15août 1944 : les troupes alliées débarquent sur les côtes varoises.
 
Le Débarquement de Provence s'est concentré sur trois secteurs du littoral varois, entre Cavalaire et Saint- Raphaël.
 
La force Alpha a débarqué sur les plages de Cavalaire et Pampelonne à Ramatuelle.
 
La force Camel, sur les plages de la base aéronavale de Fréjus, du Dramont et d'Anthéor à Saint-Raphaël.
 
La force Delta a investi la plage de La Nartelle à Sainte-Maxime.
 
Quelques jours après le Débarquement, Winston Churchill a lui-même foulé cette plage.
 
70 ans plus tard, comment imaginer que la guerre a eu lieu sur ces plages ? Cela semble irréel.
 
Pourtant, quelques vestiges témoignent encore de cette période sombre, comme ce char au bord de la plage de La Nartelle ou de nombreuses épaves en mer.” 

15 aout 1944: « La France a mal à sa mémoire »

Kader Arif : « La France a mal à sa mémoire »

 
Suite aux questions que beaucoup de nos membres s’étaient posé concernant les Vétérans du Débarquement de Provence du 15 août 1944, nous pouvons confirmer (sans plus de précisions) que:
 
“de nombreuses décorations seront remises
 
par le président de la République,
 
le 15 août prochain,
 
aux vétérans africains qui ont participé, il y a soixante-dix ans au débarquement de Provence.”
 

Dès que nous aurons davantage d’informations en provenance de l’ONAC, nous ne manquerons pas de vous en informer

O o o o O

Le Monde.fr | 23.05.2014 à 10h20 • Mis à jour le 23.05.2014

INTERVIEW de Kader Arif :

Présent à l'occasion du colloque international sur « les hommes des colonies dans la Grande Guerre » qui s'est tenu au ministère des affaires étrangères, à Paris, le mercredi 21 mai, le secrétaire d'Etat aux anciens combattants et à la mémoire a insisté sur le devoir de reconnaissance de la France envers les soldats des colonies venus se battre pour elle.

Cette année, la France commémore le centenaire de la première guerre mondiale et le soixante-dixième anniversaire du débarquement. Lors des deux conflits mondiaux, les soldats des colonies ont payé un lourd tribut pour la France. Pourquoi est-il important de faire vivre et de rappeler la mémoire de leur engagement ?

Kader Arif : Pour deux raisons qui me semblent majeures. Premièrement, la France a « mal à sa mémoire ». Pour bâtir un avenir qui soit serein, sa mémoire doit être apaisée. La France se doit d'être reconnaissante à l'égard de ces hommes, parfois de ces femmes, qui sont venus des colonies se battre pour elle.  Cet acte de reconnaissance doit s'adresser aux hommes de cet empire français, mais également aux hommes des autres empires qui se sont battus sur le sol français : certains sont venus par exemple de Nouvelle-Calédonie, d'autres de Nouvelle-Zélande et d'Australie. Ils ont parcouru parfois plus de 20 000 kilomètres en bateau pour mourir sur le front en Somme. Bien sûr, cet engagement ne fut pas toujours volontaire. La France a parfois recruté ces hommes contre leur gré, par la force. La France se doit de le rappeler aussi.

Deuxièmement, pour beaucoup de citoyens français descendants de ces combattants venus des colonies, ce passé est mal connu. Moi, qui suis né à Alger, je me dois de rappeler à ces descendants qui se posent parfois des questions quant à leur appartenance à la nation française, que leurs aïeux ont donné leur vie ou leur sang à la France et qu'ils ne doivent jamais remettre en cause cela. Ils appartiennent à la nation française parce que leurs aïeux appartenaient à la nation française. Rappeler cette réalité, c'est lutter contre les extrémismes et les communautarismes.

Le président de la république a rappelé que la mémoire de ces hommes ne doit pas être oubliée. Aujourd'hui, c'est loin d'être le cas, notamment dans les pays anciennement colonisés. Que fait la France pour redonner une place à cette mémoire ?

Pour que cette mémoire ne soit pas oubliée, il faut tout d'abord faire des choses simples, comme en parler. A l'occasion du colloque international sur « les hommes des colonies dans la Grande Guerre » qui s'est tenu au ministère des affaires étrangères, le mercredi 21 mai, des historiens du monde entier sont venus nous éclairer. Ce n'est pas rien.

Pour transmettre cette mémoire, nous devons aussi nous ouvrir au grand public. A l'occasion du centenaire de la Grande Guerre, j'ai pris de nombreuses initiatives en signant des conventions avec différentes institutions : avec la Fédération française de rugby, la Fédération française de tennis et le Tour de France cycliste. C'est ainsi qu'en novembre 2013, les téléspectateurs de France Télévision ont pu découvrir, à la mi-temps du match France - Nouvelle-Zélande, les images des All Blacks se recueillant devant les tombes des soldats néo-zélandais morts dans le nord de la France pendant la première guerre mondiale. C'est ainsi que des rendez-vous ont été programmés à l'occasion des Internationaux de Tennis de France, en juin, pour commémorer Roland Garros, Réunionnais, tennisman et pilote, mort pendant la Grande Guerre. C'est ainsi que trois étapes du Tour de France auront lieu le long de la ligne de front dans le nord et l'est de la France en juillet prochain. C'est par le symbole que nous réussirons à partager avec nos concitoyens la mémoire de ces hommes.

Cette volonté de ne pas oublier la mémoire de ces hommes passe également par des visites officielles dans les pays anciennement colonisés pour rendre hommage à leurs ressortissants qui sont morts ou qui ont combattu pour la France. En octobre 2013, je suis allé au Maroc avec l'avion du président de la République pour accompagner des goumiers marocains (soldats appartenant à des unités d'infanterie légère de l'armée d'Afrique) en Corse où ils avaient participé à la libération, soixante-dix ans plus tôt. Ils sont venus à Bastia et Ajaccio. Tout le peuple corse était là, rassemblé, dans une unité forte. Les remises de décorations sont également importantes. A ma demande, de nombreuses décorations seront remises par le président, le 15 août prochain, aux vétérans africains qui ont participé, il y a soixante-dix ans au débarquement de Provence. J'ai déjà eu l'occasion en son nom de décorer des anciens combattants en Afrique, dans les pays du Maghreb et également aux Etats-Unis.

Enfin, cette volonté, on la retrouve au coeur des commémorations du centenaire de la Grande Guerre organisées par l'Etat. C'est la volonté du président de la République, de moi-même, de l'ensemble du gouvernement, de réunir pour la première fois, le 14 juillet prochain, quatre-vingt nations, qui vont défiler sur les Champs-Elysées avec une double représentation : civile (avec des jeunes de chaque pays) et militaire.

Le mythe du soldat colonial chair à canon continue d'être discuté par les historiens. L'exaltation du sacrifice cache souvent l'histoire des recrutements forcés. Y-a-t-il aujourd'hui des mémoires conflictuelles sur la question de l'engagement des soldats coloniaux ?

Je pense qu'il faut éviter d'additionner les mémoires. Bien sûr que des mémoires conflictuelles existent ! Certaines mémoires sont instrumentalisées pour des raisons idéologiques ou pour des raisons de basse politique. Je pense que la France doit regarder la réalité de son histoire en face. Se dire : oui, des hommes des colonies sont venus se battre pour la France. Parfois, on les a forcés. Il faut pouvoir prendre acte de cette réalité, l'évoquer sans que ça génère un conflit. Pour autant, je ne suis pas dupe. Je sais qu'il faudra continuer à entreprendre des efforts si l'on veut que notre mémoire soit apaisée pour que notre République soit le creuset pour tous. En tout cas, moi j'y veille.

  • Antoine Flandrin
    Journaliste au Monde

 

 

15 août 2014: Commémoration du débarquement de Provence

Message de Kader Arif
Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la mémoire
:

 
Initié le 4 octobre 2013, lors du déplacement du chef de l’État en Corse, premier département français libéré, ce cycle commémoratif est marqué par de nombreuses manifestations et cérémonies.
 

Le 70e anniversaire des libérations du territoire et de la victoire sur le nazisme constitue un grand moment de mémoire partagée qui réunit tous les territoires de France et les nations qui ont envoyé sur notre sol en 1944 leurs soldats, nos libérateurs. En tant que secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la mémoire, il est de mon devoir d'être, en ces temps de commémoration, le messager de tous les Français et de leur témoigner notre profonde reconnaissance. La Normandie accueille, 70 ans après le débarquement du 6 juin 1944, les représentants des pays venus libérer la France et porter un message d’espoir à toute l’Europe. En Provence, les chefs d’États africains viennent, le 15 août, rendre hommage à tous les combattants des anciennes colonies venus contribuer au réveil de la fierté et de l’honneur de la France. La libération de notre pays, c’est aussi celle de ses villes.

Je tiens à ce que chaque commune de France puisse commémorer les actes héroïques qui ont permis de renouer, après des années sombres, avec la grandeur de la France. Je tiens à ce que chaque territoire puisse célébrer ses résistants, maquisards et soldats de l’Armée française libre. Notre hommage s’étend bien évidemment aussi à toutes les victimes de la barbarie nazie. L’année 2015 sera l’occasion de réunir tous les Français et tous les Européens autour du souvenir de la lutte contre le nazisme, du retour à la paix et de la naissance d’un idéal européen. Le site du 70e anniversaire, élaboré avec l'aide du comité scientifique présidé par Jean-Pierre Azéma, porte une double ambition : comprendre cette histoire qui a bouleversé notre vision du monde et découvrir les événements nationaux ou locaux consacrés à ces deux années charnière que sont 1944 et 1945. Les services du ministère de la Défense, les collectivités territoriales, les opérateurs de la culture et de la mémoire, nos partenaires étrangers et tous les Français sont mobilisés pour construire un 70e anniversaire exceptionnel.

Soyons ensemble à la hauteur de ce rendez-vous !

Kader Arif
Secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la mémoire

L'opération Dragoon - 15 et 16 août 1944

Les dates et les lieux des cérémonies internationales et nationales du Débarquement, de la Libération et de la Victoire sont prévisionnels. Ils n'ont, pour certains, pas été arrêtés officiellement.
Le contexte historique de la commémoration :
Au matin du 15 août 1944, entre Cavalaire et Saint-Raphaël, commence l’opération Dragoon, nom de code du débarquement complémentaire de celui du 6 juin en Normandie.
 
Face aux unités de la 19e armée allemande, intervient la 7e armée américaine du général Patch, qui comprend le 6e corps d’armée US, une division aéroportée et l’armée B française. Il est convenu que dès son engagement à terre, cette armée B passe uniquement sous commandement français, celui du général de Lattre de Tassigny.
 
Tandis que les Américains s’avancent vers la Haute-Provence et la vallée du Rhône, les troupes françaises s’emparent des ports de Toulon et de Marseille, après de durs combats, bien avant la date prévue. Au lieu d’attendre un regroupement général, le général de Lattre de Tassigny a décidé d’envoyer vers ces villes les unités au fur et à mesure de leur arrivée à terre.
 
De leur côté, les résistants, en alerte dès le 6 juin et déjà aux prises, dans certains secteurs alpins, avec les Allemands, participent à cette libération, renseignant, guidant ou faisant le coup de feu.
 
Le 28 août 1944, les hommes du général de Lattre de Tassigny rejoignent les Alliés à la poursuite des Allemands. Petit à petit, les villes tombent et, dès septembre, les combattants d’Overlord et de Dragoon se rejoignent en Bourgogne.
 
Ensemble, ils poursuivront leur épopée qui les conduira jusqu’au coeur du territoire du IIIe Reich.

Le débarquement et la bataille de Provence : L'opération Anvil, rebaptisée Dragoon

Nous regrettions que la page officielle aiut été retirée:

http://www.le70e.fr/fr/liberations-du-territoire/le-debarquement-et-la-bataille-de-provence

  

L'opération Anvil, rebaptisée Dragoon, doit permettre de fixer des troupes ennemies, de disposer de ports en eau profonde, et de protéger ensuite le flanc droit de l'armée américaine venant de Normandie. La présence des hauts-fonds, la disposition des batteries ennemies, ont déterminé le choix des plages du débarquement.

Le jour J a été fixé au 15 août 1944.

Le commandant suprême du théâtre d'opérations méditerranéen est alors le général britannique Wilson. La 7e armée américaine, que commande le général Patch, va constituer le corps expéditionnaire. Elle est composée du 6e corps d'armée (général Truscott) et d'une division aéroportée (général Frederick). Elle comprend également l'armée B placée sous les ordres du général de Lattre de Tassigny, officier déjà auréolé d'une légende de fonceur et d'homme de panache. Pour la suite des événements, de Lattre a aussi un avantage : il a conscience du rôle que peuvent jouer les maquisards.

Un compromis a précisé la situation des troupes françaises : le général Patch les commandera lors de la première phase de l'opération, le général de Lattre en assumera le commandement tactique dès leur engagement. L'armée B regroupe cinq divisions d'infanterie, deux divisions blindées (la lre et la 5e), deux groupements de tabors et plusieurs éléments de réserve non endivisionnés. S'y retrouvent les combattants du corps expéditionnaire qui s'est couvert de gloire en Italie et des soldats fraîchement embarqués en Afrique du Nord : Français de souche, soldats musulmans d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, troupes venues d'Afrique Occidentale française, d'Afrique Equatoriale française, etc.

600 bateaux de transport, 1 270 péniches, vont faire débarquer cette force terrestre sous la protection de 250 navires de guerre (dont 14 français) constituant la "Naval Western Task Force" de l'amiral américain Hewitt, appuyée par les avions de la "Mediterranean Allied Air Force" (2 000 appareils) du général américain Eaker.

Du côté allemand, les 8 divisions de la XIXe armée, commandée par le général Wiese dont le Q.G. est à Avignon, sont en état d'alerte depuis la deuxième semaine d'août. Ayant réuni au large de la Corse des navires venus en dix convois, pour des raisons stratégiques, de ports aussi éloignés les uns des autres qu'Oran, Naples ou Tarente, la flotte alliée s'est d'abord dirigée vers Gênes pour tromper l'adversaire. Mais, le 14 au soir, elle met le cap sur la côte provençale.

Ce même soir, les Forces Françaises de l'Intérieur reçoivent de Londres trois messages dont le dernier, "le chef est affamé", signifie le lancement des opérations.

Le 15 août, peu après minuit, la "First Special Service Force" (colonel Walker) neutralise les batteries des îles d'Hyères, tandis que les commandos d'Afrique (colonel Bouvet) atteignent la côte près du cap Nègre dont ils vont s'emparer.

Le groupe naval d'assaut (commandant Seriot), arrivé à la pointe de l'Esquillon, se heurte aux champs de mines du Trayas. Vers 4 heures du matin, 400 avions larguent au-dessus de la vallée de l'Argens plus de 5 000 parachutistes alliés, tandis que des renforts et du matériel arrivent par planeurs (10 000 parachutistes au total seront à pied d’œuvre à la fin de la journée).

Avec l'aide des résistants locaux, ils vont verrouiller les voies d'accès aux zones de débarquement. A l'aube, un terrible bombardement aérien et naval s'abat sur la côte, écrasant les positions allemandes tenues par la 242e division du général Basler.

A 8 heures du matin, les vagues d'assaut américaines des 3e DIUS (général O'Daniel), 36e DIUS (général Dahlquist) et 45e DIUS (général Eagles) s'élancent des péniches de débarquement pour prendre pied, entre Cavalaire et Saint-Raphaël, sur les plages aux noms de code respectifs d'Alpha, de Camel et de Delta.

Parmi ces soldats se trouvent les Français du Combat Command 1 (CC1) du général Sudre. Au soir du 15 août, deux têtes de pont sont assurées de part et d'autre de Fréjus. Sur près de 100 000 hommes débarqués, on compte un millier de tués et disparus dans les rangs alliés. Le lendemain, le gros de l'armée B débarque : la 1re DFL à Cavalaire, la 3e DIA à la Foux... Le 17 août, de Lattre installe son PC à Cogolin.

La stratégie a été fixée : les troupes américaines avanceront par la haute Provence vers l'Isère et la vallée du Rhône. Les Français prendront les ports de Toulon et de Marseille.

Le 17 août, en effet, Hitler a donné l'ordre à la XIXe armée allemande de remonter vers le nord : seules les divisions stationnées dans les deux grands ports devront résister à tout prix. La 11e Panzer division, partie le 13 août de la région de Toulouse pour initialement se porter au devant des troupes débarquées, sera harcelée par les maquisards de l'Hérault et du Gard, attaquée par l'aviation américaine, et, durement éprouvée, remontera vers le nord sans avoir accompli sa mission.

Le 18 août, la zone occupée par les Alliés atteint 30 km de profondeur. La veille, 130 B26 ont à nouveau bombardé les défenses côtières. La 3e DIUS entre dans Cuers, Castellane... Les Américains poursuivront désormais leur route vers la Durance. Une partie de la "1st Spécial Service Force", aux côtés des FFI, refoulera d'autres unités allemandes vers les Alpes en libérant les villes de la Côte d'Azur. De Lattre veut aller vite : il faut déborder l'ennemi sans lui laisser le temps d'assurer ses positions. Mais la logistique doit aussi être prise en compte : sur les côtes, les navires débitent lentement hommes et matériels. Il décide que le rassemblement se fera en avant, les unités étant envoyées vers la zone des combats au fur et à mesure de leur arrivée.

La lre DFL (général Brosset), qui prendra Hyères, progressera par la côte et la 9e DIC (général Magnan) manoeuvrera par la montagne. La 3e DIA (général de Monsabert) prendra Toulon à revers et avancera vers Marseille. Les opérations seront soutenues par l'artillerie des navires.

A Toulon, la garnison allemande s'est renforcée de la 242e division, repliée dans le port : au total, près de 25 000 hommes sous le commandement de l'amiral Ruhfus, commandant de la Kriegsmarine en Provence. Du côté allié, de Lattre ne dispose alors que d'environ 16 000 hommes. Le 19 août, le 3e RTA (colonel de Linarès) est aux abords de la ville. La 9e DIC est progressivement engagée sur un axe Pierrefeu-Toulon, appuyée par des éléments de la 1re DB (général du Vigier).

Ce même jour, après avoir pris d'assaut la batterie de Maurannes, les commandos d'Afrique s'emparent du Coudon ; les jours suivants, c'est au tour du bataillon de choc (colonel Gambiez) d'enlever le Faron, ces deux forts dominant la rade de Toulon. Les 22 et 23 août, la 9e DIC et la lre DFL combattent dans la ville : "Marsouins", Algériens, Sénégalais, Français Libres, rivalisent de courage pour progresser.

La garnison allemande se réfugie dans la presqu'île de Saint-Mandrier que défend une batterie de 340 : elle y résistera jusqu'au 28 août, alors qu'un défilé victorieux s'est déjà déroulé la veille dans la ville en liesse.

De Lattre a prévu l'attaque sur Marseille dès la prise de Toulon, espérée aux alentours des 22-23 août. Mais les combats se poursuivant dans cette dernière ville, il faut brusquer les événements. Le général de Monsabert décide de surprendre l'ennemi. Le 21 août, l'insurrection a éclaté dans Marseille : les FFI affrontent les troupes allemandes.

Le 22 août, le 7e RTA est au Plan de L'Aigle, tandis que le GTM du colonel Le Blanc ferme la route d'Aix. Aubagne, Géménos, ont été le cadre de violents accrochages. Les Tabors du général Guillaume encerclent Marseille. Le 23, le 7e RTA et les résistants lancent les combats dans la ville insurgée. Une tentative de pourparlers avec le commandement allemand n'aboutit pas. Le 25 août, 3e et 7e RTA, CCI, FFI, avancent vers Notre-Dame de la Garde.

Les pertes sont sévères, mais les points d'appuis ennemis tombent peu à peu. Le 27 août, le 1er Tabor marocain s'empare du fort Saint-Nicolas.

Le 28, le général de Monsabert reçoit du général Schaeffer, commandant la 244e division allemande, l'acte de capitulation.

Ce même jour, à Toulon, l'amiral Ruhfus se rend au commandant de la 9e DIC. La capture des deux grands ports s'est faite avec un mois d'avance sur les prévisions. Marseille et Toulon vont jouer, jusqu'à la victoire, un rôle précieux pour le ravitaillement des armées alliées : plus de 900 000 hommes, 4 millions de tonnes de matériel, y transiteront.

Parallèlement, dans l'arrière-pays, les forces de la Résistance ont pris l'offensive : par des sabotages, des actions de guérilla, les maquisards harcèlent la retraite ennemie. Les Français vont pouvoir rejoindre les Américains et entamer la poursuite de la XIXe armée allemande : dès le 15 août, des éléments de la lre DB ont atteint Avignon.

Le 28 août, de Lattre envoie un télégramme au général de Gaulle : "... aujourd'hui J+13, dans le secteur de mon armée, il ne reste plus un Allemand autre que mort ou captif". La Provence est libérée.

Entre le 5 et le 25 septembre, la deuxième vague de l'armée française aux ordres du général Béthouart (2e DIM, 5e DB, etc.) débarque à son tour et va rejoindre les unités de la première vague. Dans les Alpes-Maritimes, Américains et Résistants poursuivront les combats durant l'automne. Après de durs affrontements dans le massif de l'Authion, la lre DFL réduira les dernières poches ennemies (Saorge, Fontan...) en avril 1945.

 

14 août: Remise de décorations pour les anciens combattants ayant participé au débarquement de Provence

Laurent Cayrel, préfet du Var, a présenté le 6 août à la presse le premier programme officiel des commémorations.
 
Une remise de décorations est prévue pour nos ami(e)s les anciens combattants ayant participé au débarquement de Provence, le jeudi 14 août à 19h à Saint-Raphaël
 

La Marseillaise du 7 août 2014

La Marseillaise du 7 août 2014

L’Armée B du général de Lattre de Tassigny.

Tous les vétérans de ce Débarquement
seront-ils décorés de la Légion d’Honneur ?
 
 

Eté 44, la Provence libérée

Ne manquez pas:
 
le hors-série événement de La Provence 

Honneur aux "Héros de Provence"

Adhérente de notre association, souvent venue témoigner auprès des élèves,
Colette Escoffier
s’était engagée à vingt ans à Tanger dans l’armée gaulliste
 
Elle a débarqué avec nos autres amis
Joe Ronsmans-Davray, René Haddad-Parfait et Herbert Traube
 
le 15 août 1944 sur les côtes de Provence....
 
Honneur et gratitude à ces vétérans, “Héros de Provence” !
 
NB:
 
A l’occasion de ce 70ème anniversaire des débarquements, ces vétérans
– qualifiés comme “Héros de Provence” par le Président de la République, invités ou pas à bord du porte-avions pour la revue navale au large de Toulon,  -
auront-ils obtenu les mêmes décorations que tous les vétérans (français et étrangers) ayant participé au Débarquement de Normandie ... ?
 

La Provence ce 19 août 2014

Un vétéran du Débarquement de Provence nous relate la cérémonie du 15 août comme invité à bord du porte-avions "Charles-de-Gaulle"

(La Provence, 16 août 2014)

 

Evadé du camps des Milles, engagé à la Légion,

 
un vétéran du Débarquement de Provence,
 
invité à bord du porte-avions “Charles-de-Gaulle”,
 
nous relate la cérémonie du 15 août 2014 :
 
"J'ai donc participé à la manifestation sur le porte-avions Charles de Gaulle et vous en donne un petit compte-rendu.
 
La réception à bord était non seulement très agréable, mais chaleureuse et attentionnée. Les marins étaient "à notre service", nous les vétérans, et l'on peut même dire que nous étions chouchoutés !
 
Dès notre arrivée à bord, vers 13h00,  on nous servit un bon repas assez consistant (arrosé d'eau seulement... mais on s'est rattrapés par la suite), installés autour de tables rondes par 8 dans l'entrepont grand comme un terrain de foot et richement décoré. Je me suis trouvé avec d'anciens de la 1ère DFL originaires de Martinique et Gouadeloupe, dans une ambiance des plus agréables.
 
En attendant l'arrivé des autorités, nous avons bavardé avec les uns et les autres, les marins (en tenue blanche impec !) toujours autour de nous pour nous apporter, qui de l'eau, qui une chaise pour nous assoir ou simplement bavarder avec nous. A noter, les officiers - très nombreux - comme les autres gradés.
 
J'ai pu lier connaissance avec d'anciens goumiers (âgés entre 92 et 95 ans !!!), je viens d'envoyer à l'un une photo de notre petit groupe en espérant que l'adresse au Maroc soit complète.....
J'étais heureusement surpris de voir arriver un amiral anglais en grande tenue, pour nous saluer, nous serrer la main et bavarder quelques instants.
Un autre amiral marocain (je ne savais pas que cela existe...) est venu également bavarder avec nous et saluer les anciens goumiers. Il y avait plusieurs généraux français (trois et quatre étoiles) mais aucun n'a daigné s'approcher de nous. Comme nous étions catalogués "Armée d'Afrique" ils avaient sans doute peur que nous pourrions être porteurs du virus Ebola ... ?
 
Ensuite, toujours guidés par nos chers marins, nous sommes montés - c à.d. transportés par la plate-forme ascenseur - vers le pont d'envol pour assister à l'arrivée du Président de la République par un ballet de hélicoptères.
 
Après avoir passé en revue les détachements formés en carré vers la poupe, le Président à prononcé son discours, très digne et de circonstance, une vibrante Marseillaise chantée par le choeur de l'Armée et reprise par l'assistance à clôturé cette partie protocolaire.
Nous avons du changer "de bord" pour assister ensuite à la revue navale, très spectaculaire et bien commentée par une voix féminine agréable.
La prestation de la Patrouille de France était époustouflante !
Mais ma batterie photo était vide, je n'ai rien pu photographier à partir de cet instant......
 
Nous sommes redescendus dans l'entre-pont pour le diner.
Là, c'était "restaurant 4 étoiles" !
Menu concocté par le chef de l'Elysée et le chef du Charles de Gaulle, arrosé de 4 vins différents et terminé au champagne.
La cohorte de serviteurs, tous jeunes marins, attentionnés comme des mères poules, virevoltaient autour des tables, prêts a satisfaire nos demandes. Je n'ai pas vu le temps passer.  Nous avons aussi pu voir le magnifique feux d'artifice dont les reflets se mirent dans la mer.....
 
Arrive la fin de l'aventure, le Charles de Gaulle a repris sa place le long du quai, nous pouvons débarquer (70 ans après, mais pas dans les mêmes circonstances....), il est plus de 23 h.
 
Conclusion: On a bien "honoré" la mémoire des anciens combattants, je ne sais pas combien nous étions sur le bateau, sans doute moins d'une centaine parmi environ 800 invités.....Le Charles-de-Gaulle nous a reçus avec honneur et attention. Mais le Président Holland ne s'est occupé que des invités d'honneur, les chefs d'états étrangers, ce qui était assez normal.
 
Il avait rencontré le matin même, au Mémorial du Mont Faron, un groupe d'anciens combattants et s'était entretenu avec eux. Assez curieusement j'avais aussi reçu une invitation pour cette cérémonie (par courrier le 14 août...), mais impossible d'aller aux deux, évidemment.
 
Voilà ce court résumé d'une journée mémorable.
Les décorations, ce sera sans doute pour "dans dix ans" ... !
 
Bien amicalement "

(Evadé du camps des Milles, engagé à la Légion, vétéran du Débarquement de Provence)

Visages de la libération - Provence, été 1944

La Villa Méditerranée à Marseille accueille l'exposition
Visages de la Libération
du 13 au 17 août:
 

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Provence, comme toute la France et une grande partie de l’Europe, subit la tyrannie nazie. Dès le début de l’été 1944, elle entreprit la reconquête de sa liberté.

 

Présentation

 

Le premier soulèvement eut lieu en juin. Pour les mouvements de la Résistance, la libération de la France devait s’accomplir dans une insurrection nationale.  Partout en Provence, des volontaires affluèrent vers les maquis lorsque se répandit la nouvelle du débarquement des Alliés en Normandie.  La réaction des forces d’occupation fut foudroyante: elles anéantirent les rassemblements de résistants les plus menaçants.  Les dix semaines qui séparent les deux débarquements furent, dans toute la Provence, terrifiantes.  Frappée par la répression, la Résistance allait pourtant prêter main forte aux armées alliées qui approchaient des côtes varoises, le 15 août 1944.

Le débarquement du sud, nom de code Opération Dragoon, prévoyait le déploiement d’un demi-million de soldats des pays alliés.  Représentant la moitié des effectifs, l’armée française réunissait des hommes et des femmes venus de cinq continents.  Ceux que l’on appelait alors des indigènes combattaient côte à côte avec des Français des colonies et des évadés de la France occupée.  Un soldat français sur deux était Africain : les tirailleurs maghrébins et noirs y constituaient le gros de l’infanterie, l’arme la plus exposée dans les combats.

Dans les plans alliés, Toulon et Marseille devaient être libérées à la fin septembre.  Les troupes françaises, appuyées par les résistants, guidées par la population, délivrèrent les deux villes, en même temps, le 28 août 1944, au bout de deux semaines de combats incessants.  Au prix de très lourdes pertes.

Témoignage de reconnaissance, l'exposition se veut en même temps démarche de connaissance.  À nous, Européens, elle rappelle que la libération de la Provence fut le résultat d’une alliance et d’une solidarité unique entre des peuples de tous les continents.

 

Du 13 au 17 août - Exposition

Exposition de photographies et de témoignages avec projection de films en continu:

Signes, 18 juillet 1944

Durée : 4’  Production Le groupe Marat, 2003

Le témoignage d’un responsable des Forces Françaises de l’Intérieur sur les arrestations de résistants en Provence dans l’été 1944.

Soldats de la plus grande France
Durée : 25’  Production Le groupe Marat, 2014

Au moment du débarquement de Provence, l’armée française rassemblait des soldats venus de cinq continents.  Des évadés de France et des sujets de l’Empire se trouvaient côte à côte avec des Européens d’Afrique du Nord et des Français des colonies.  Appelés ou volontaires, ces soldats allaient contribuer à libérer notre pays.
Le film rassemble des témoignages recueillis en France, au Maghreb, en Afrique noire et en Nouvelle-Calédonie.  Ils sont illustrés par des reportages réalisés à l’époque. 

 

Vendredi 15 août - Projection exceptionnelle

Projection de deux films dans la salle de l’Amphithéâtre en présence du réalisateur Grégoire Georges-Picot

18h :
La libération de Marseille
Durée 52’  Production Les Films du Soleil, 1994

Durant l'été 1944, peu de villes en France se soulevèrent avant que les armées alliées ne les libèrent. Marseille fut de celles-là. Des résistants et des soldats des armées en présence sont les seuls narrateurs de ce film illustré par un ensemble unique d’archives cinématographiques françaises, américaines, anglaises et allemandes.  Ensemble, témoins et archives racontent, dans un montage en parallèle au jour le jour, les opérations militaires en Provence et les événements dans Marseille.

19h30 :
Baroud d’honneur
Durée 51’  Production Zeugma films & Le groupe Marat, 2006

Ils étaient quinze anciens soldats de la France.  En septembre 2004, ils firent le voyage du Maroc jusqu’en Provence qu’ils avaient délivrée soixante plus tôt.  Ce film est le récit de l’odyssée de deux d’entre eux dans la quête de leurs droits.  Leur combat dans les maquis de l’Administration française fut leur baroud d’honneur.

 

"La France se doit d'être reconnaissante à l'égard de ces hommes, parfois de ces femmes, qui sont venus des colonies se battre pour elle. Cet acte de reconnaissance doit s'adresser aux hommes de cet empire français, mais également aux hommes des autres empires qui se sont battus sur le sol français : certains sont venus par exemple de Nouvelle-Calédonie, d'autres de Nouvelle-Zélande et d'Australie."